Ce Maroillais, Combattant d’Austerlitz
Auguste (ou Augustin) Bronchain est né à Maroilles le 5 août 1778. Il est le descendant d'une lignée de Bronchain résidant sur la commune depuis au moins le mariage de
Nicolas Bronchain, le 22 novembre 1676.
Auguste Bronchain a reçu dans sa prime jeunesse, une éducation dans la tradition culturelle et cultuelle, catholique
de l'Ancien régime.
A partir de 11 ans, il a été le témoin du début de la Révolution dans ce village de Maroilles, célèbre
par son importante abbaye. Celle-ci avait la particularité d'avoir un important domaine foncier mis en valeur par de nombreux locataires censiers.
Tous ses biens,
bâtiments, terres, forêts, biens mobiliers ont été saisis et sont devenus des « biens nationaux », dont ces « rasières » de pâtures de la République. Par des enchères
publiques, ils ont été vendus par adjudications à des citoyens à partir de la Loi du 2 novembre 1789 et de ses décrets complémentaires votés au fil des années en fonction des applications et des difficultés
rencontrées.
L'épigraphe de la Mairie
Cet
épigraphe ci dessus a été apposé à l’entrée de la Mairie de Maroilles, à la gloire des ancêtres de 1789. Il est le symbole d'un patriotisme pérenne mais il sous entend le prix payé
par les Maroillais pendant la terreur.
Après l'hiver très rigoureux de 1788-1789, la société révolutionnaire a changé complètement
ses bases réglant la vie de chacun : suppression des dîmes, rachat des droits féodaux amenant le bouleversement total de la fiscalité. L'obligation pour le censier de racheter sa terre. La présence importante de dilapidateurs
rançonnant la population apportait aussi son lot de désolation et d'appréhension. De plus, ces dilapidateurs, « faux patriotes » faussent les adjudications pour s'attribuer des biens à vil prix.
Autre sujet de rejet des nouvelles institutions, la constitution civile du clergé est votée le 12 juillet 1790. Elle heurte les convictions religieuses des paroissiens
de Maroilles et sonne le démantèlement de l'abbaye et l'expulsion des moines.
Invasion Autrichienne
Les 16 et 17 avril 1794, deux corps Autrichiens s'opposent à la 4ème division Républicaine de Fromentin, composée de 15 000 hommes et l'obligent de se
retirer de Maroilles qui tombe aux mains des Autrichiens et des Émigrés.
Le 27 avril, le général Montaigu attaque Maroilles avec 12 000 hommes.
Il échoue et il est obligé de se replier sur la Helpe.
Le 26 août 1794, l'Armée du Nord reprend l'offensive, reconquiert les places du Quesnoy,
de Landrecies et libèrent Maroilles.
Les émigrés
En application
de la Loi du 9 février 1792, tous les biens des émigrés sont saisis. Ils deviennent des biens nationaux et sont aliénés. La première difficulté était d'établir qui avait fui le village en émigrant
hors les frontières. Ensuite, les ventes se déroulaient parfois dans un climat tendu par l'avidité de certains habitants.
La Terreur
L'ambiance devint plus délicate avec la retraite des Autrichiens en 1794. des Maroillais sont réquisitionnés ou faits prisonniers et doivent avec leurs chariots,
leurs chevaux et leur bétail assurer le déplacement de cette armée en déroute.
A leur retour après libération ou évasion,
ils sont parfois suspectés d'émigration volontaire, jetés en prison et leurs biens mis sous séquestre.
"Le même Groslevin, Délégué de la Convention nationale, natif de Maroilles, entassa les prisonniers dans les cachots de la petite ville d'Avesnes, jusqu'à y faire incarcérer
cinq cents personnes à la fois, et les y conservait des mois entiers, sans les interroger, malgré une funeste épidémie qui y régna, il n'en fit relâcher aucun, il souffrit que de la seule commune de Maroilles, une trentaine
d'individus y moururent, sans que son cœur en fût attendri"
Extrait de « Le fléau des Dilapidateurs de la République Française »
La fin de la Terreur, le Directoire,
le Consulat, l’Empire
A partir de 1794, des évolutions de Régimes amènent une stabilité des institutions civiles et le retour à la paix civile. Napoléon Bonaparte
est considéré comme le garant de la paix et sa popularité va être croissante dans les premières années de l’Empire.
Du point de vue religieux, le Directoire, à partir de 1797, évolue vers une période d’apaisement ; Les mesures contre les prêtres réfractaires sont allégées ou de moins en
moins appliqués et finissent par être annulées.
Puis le concordat de 1802